Des idées de business insolites : la force d'innovation des entreprises nantaises

Des idées de business insolites : la force d'innovation des entreprises nantaises

Nantes a la cote auprès des créateurs d’entreprises. Parmi les nombreuses startups qui naissent ici chaque année, certaines sont issues d’idées très orginales, voire extraordinaires. Voici cinq entreprises insolites qui sont souvent nées à Nantes et continuent de grandir sur le territoire, et parfois nées ailleurs, et qui ont choisi de rejoindre la métropole nantaise pour accélérer leur développement. Avec succès !

LISAqua, l'élevage écolo et local de gambas

" Des gambas haut de gamme et respectueuses de l’environnement élevées en Loire-Atlantique et sans antibiotique". LISAqua a vu le jour en 2018, après que Charlotte Schoelinck a découvert, lors de sa thèse en biologie marine les dégâts environnementaux de l’aquaculture intensive :  les poissons et gambas issus d’élevages contiennent de nombreux additifs et antibiotiques, et les rejets polluants ne sont pas traités. Convaincue qu’il est possible de produire autrement, elle s’associe à Caroline Madoc et Gabriel Boneu pour lancer l’entreprise Lisaqua, pour Low-Impact et sustainable Aquaculture, avec l’idée de proposer des gambas fraîches, locales et garanties triple zéro : zéro antibiotique, zéro rejet polluant et zéro surgélation.
Après une première production expérimentale de 500 gambas, la petite entreprise remporte plusieurs prix d’innovation, installe en 2019 ses bassins d’expérimentation dans le quartier du Bas Chantenay à Nantes, et met en place une micro-ferme urbaine à Saint-Herblain. Les associés recherchent aujourd’hui un nouveau lieu pour passer à l’échelle et implanter leur ferme pilote pour produire 20 tonnes de gambas par an d’ici deux ans. Ces nouveaux dirigeants envisagent de créer 5 emplois dans 3 ans au sein de cette première ferme circulaire de production dans la région.

10-Vins, la Nespresso du vin

En 2012, trois amis nantais férus d’oenotourisme lancent la startup 10-Vins dans l’idée de retrouver à domicile l’expérience de dégustation du vin digne d’un sommelier. Au bout de 5 années de R&D, ils mettent au point la «D-vine» (photo ci-dessous), une machine à servir le vin, capable de servir du vin au verre, à la bonne température et au bon niveau de carafage. Le tout en moins d’une minute ! Leur objectif est simple : faire de leur machine la « Nespresso du vin ».
Sept années plus tard, la startup a levé 9 millions d'euros pour son développement et a enregistré une croissance de 250% en 2019. Au départ proposée aux particuliers, la startup a changé de business-model il y a deux ans et met en location désormais sa machine aux hôtels et restaurants. Quelque 500 établissements se sont laissé séduire par la D-Vine. La société installée sur l’île de Nantes emploie déjà 43 collaborateurs et a investi dans un entrepôt de 600m2 en périphérie de Nantes. Elle réalise aujourd’hui 30 % de son chiffre d’affaires à Singapour, en Chine, en Belgique et en Angleterre.
Et elle vient de lancer une nouvelle machine, la D-Vine Connect. Commercialisée depuis quelques mois, elle est équipée d’un écran et permet d’augmenter encore le nombre de verres de vin vendus chez les clients, facilite l’expérience de dégustation et elle accompagne les professionnels dans la gestion de leurs ventes grâce à un suivi des consommations en direct.
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Velco, le guidon connecté

L’idée de départ de Pierre Regnier, alors étudiant à l’école de commerce Audencia à Nantes, était de créer un tracker GPS pour vélo perdu. Un prototype naît qui, au fur et à mesure des échanges avec les clients, évolue vers le WinkBar, le guidon connecté. Celui-ci est doté d'une navigation GPS connectée au smartphone, assistée par GPS qui permet de s'orienter grâce à un système de lumières sur le guidon. Il est également équipé d'autres fonctionnalités comme des phares intelligents qui optimisent la visibilité du vélo et un système de géolocalisation en cas de vol. Un équipement intelligent qui révolutionne l’usage du vélo.
A la suite d’une levée de fonds de 3 millions d’euros en 2018, la startup Velco lance la commercialisation de son guidon en France, en Belgique, Pays-Bas, Espagne et Portugal et rafle plusieurs prix de l’Eurobike au CES Las Vegas, où elle a d'ailleurs été lauréate dans la catégorie Smart Cities. Aujourd'hui, Velco propose une nouvelle offre, consacrée aux professionnels de la mobilité urbaine (gestionnaires de flottes, acteurs du tourisme, fabricants…) pour les vélos mais aussi pour les trottinettes, scooters et motos Un tracker universel permettra la collection de données.

La startup, qui compte aujourd'hui 20 personnes, prépare une nouvelle levée de fonds courant 2020 afin d'accompagner son développement à l'international.

Airseas invente le cerf-volant pour tracter les paquebots

Après deux années de développement avec le soutien d’Airbus à Toulouse, la jeune société décide début 2019 d’implanter son siège social à Nantes. L’objectif ? S’intégrer à Nantes Saint-Nazaire dans un écosystème de compétences et d’industries maritimes, doté d’une supply chain forte à proximité.    
A terme, c'est un potentiel de création de 200 emplois en prototypage et développement, puis en production. AirSeas s’installera fin 2020 dans ses nouveaux locaux qui s’inscrivent dans un nouvel ensemble immobilier en cours de développement sur le territoire du Bas-Chantenay, destiné à accueillir des entreprises innovantes dans le secteur maritime et des énergies marines renouvelables. 
Un premier immeuble de 5.000 m² accueillera le siège d’AirSeas comprenant un hall de prototypage des ailes ainsi qu’un ensemble de bureaux. L’intégration des ailes géantes pour navires devrait nécessiter, par la suite, la réalisation d’un bâtiment complémentaire sur le territoire métropolitain pour une superficie d’environ 6 000 m²

EQUIUM développe une pompe à chaleur écologique fonctionnant à l’acoustique 

Créée en région parisienne en 2017, la startup Equium produit une pompe à chaleur d'un nouveau type. En effet, son moteur fonctionne grâce à des ondes acoustiques de très hautes puissance amplifiés par la chaleur fatale récupérée. Ainsi valorisées, elles font le travail de compression détente d’un frigo classique, mais sans maintenance ni gaz à effet de serre.
"Les usages de ce froid industriel vont permettre d’améliorer l’efficacité énergétique des systèmes de production d’électricité (groupes électrogènes ou turbines à gaz) et à bord des bateaux", souligne Cédric François, fondateur de la startup Equium. Autre exemple d'application, la possibilité de venir en soutien des systèmes classiques pour abaisser la consommation électrique dans les logements.
D'ores et déjà, Equium regarde vers l'international : un partenariat industriel est en cours de signature en Allemagne et les marchés chinois sont en cours d’exploration, Equium ayant été lauréat du China FrenchTech Tour en novembre 2019.