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Territoire pionnier en matière de RSE, la métropole nantaise met les moyens en oeuvre pour accueillir davantage d'entreprises à impact positif, comme l'explique André Sobczak, vice-président de Nantes Métropole, en charge de l’Emploi, de la RSE et des TPE-PME. Une recherche d'impact qui nécessite souvent de gros efforts pour l'entreprise et peut aller jusqu'à en transformer fortement l'activité.
Une entreprise à impact positif est une entreprise qui réussit à avoir des répercussions positives pour l’ensemble de ses parties prenantes. C’est un aboutissement de sa démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Pour ce faire, l’entreprise doit s’interroger en permanence sur les impacts directs et indirects de ses activités, que ce soit le nombre et la qualité des emplois créés, le bien-être de ses salariés, son empreinte carbone, son impact en termes de consommation de matières premières, de déchets et de rejets sur le sol, l’eau ou l’air ou encore le bruit généré, ainsi que l’impact sur le territoire en matière de contribution à la vie économique via les achats locaux, le recrutement local, le mécénat local et l’investissement auprès des associations sportives, culturelles, etc. Si une entreprise peut difficilement être parfaite sur l’ensemble de ces aspects, elle doit s’améliorer de manière constante et donc mesurer en permanence ses différents impacts. La RSE, c’est justement ce processus d’amélioration continu de la contribution de l’entreprise au développement durable en général et aux 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies en particulier.
En effet, si mettre une ruche sur son toit peut avoir un impact positif, ponctuel et à court terme, être une entreprise à impact positif, c’est aller beaucoup plus loin dans sa transformation, en mettant ces enjeux-là au cœur de son modèle économique et de sa stratégie, quitte à parfois changer complètement d'activité.
Prenons l’exemple du secteur de la mode, une entreprise peut avoir un impact positif ponctuel en lançant une collection de vêtements en coton bio plutôt qu’en coton classique, ou en garantissant que ce coton n'est pas produit par des travailleurs forcés et que le tissu n’est ni découpé ni cousu par des enfants. Mais si elle souhaite aller plus loin, ne devrait-elle pas arrêter de nous inciter à acheter toujours plus de vêtements et les jeter au bout de seulement quelques utilisations pour en racheter de nouveaux ? Ne devrait-elle pas plutôt voir si elle peut produire moins de vêtements mais de meilleure qualité et d’un design qu’on peut garder le plus longtemps possible, afin de nous encourager à changer de modèle de consommation ? Et pourquoi pas, encourager ses clients à ne plus acheter de vêtements mais plutôt les louer pour qu’ils soient ensuite utilisés par quelqu’un d’autre ? C’est certes un changement très important qui nécessite des investissements non négligeables, mais à terme, c’est dans l’intérêt de l’entreprise puisqu’elle établit des relations plus régulières avec ses clients qui viendront choisir un vêtement, puis reviennent pour le faire réparer et plus tard le retourner à l’entreprise pour qu’il soit vendu ou loué à quelqu’un d’autre. Un nombre croissant de consommateurs et de citoyens sont prêts à adhérer à ces nouveaux modèles.
Ce qui est important, c’est que chaque entreprise avance à son rythme, en fonction de son secteur, de sa taille, mais aussi de sa culture et de son histoire. Dans tous les cas, s’engager dans une démarche RSE pour avancer vers l’impact positif force l'entreprise et ses salariés à se questionner constamment sur les enjeux du développement durable, à se remettre régulièrement en cause et donc à être agile, ce qui sera également un atout pour d’autres défis dans l’entreprise.
La première place que la métropole nantaise a obtenu dans ce classement Oïkos revient d’abord aux dirigeants et aux salariés des entreprises qui composent ce territoire et je tiens à les féliciter et à les remercier pour leur engagement ! Même si l’on peut toujours interroger les méthodologies, cette étude montre que ce territoire dispose d’une longueur d’avance assez nette, très loin devant la deuxième métropole (Lille) et puis toutes les autres métropoles françaises. Il ne s’agit pas de se reposer sur ce succès, mais au contraire de s’y appuyer pour accélérer encore !
Dans cette perspective, l’objectif est de continuer à enrichir notre écosystème métropolitain par de nouveaux acteurs qui partagent nos valeurs. L’étude illustre qu’ici, nombreux sont les acteurs, privés ou publics, qui veulent aller vers cet idéal, qui sont en cours de transformation et qui se stimulent et s’enrichissent mutuellement. C’est cette mobilisation qui peut donner envie à des acteurs de l'extérieur de venir rejoindre cette dynamique positive et collective, qu’il s’agisse d’entreprises ou de talents. Très clairement, des entreprises qui ont envie de devenir un pionnier de l’impact positif, des femmes ou des hommes qui veulent donner du sens à leur carrière trouveront à Nantes un écosystème très porteur permettant d’atteindre leurs objectifs plus rapidement. Au contraire, je pense qu’une entreprise qui n'adhère pas du tout aux objectifs de développement durable, qui n'a pas envie de devenir à terme une entreprise à impact positif, même en prenant son temps, ne va pas pouvoir vraiment se développer aussi bien à Nantes qu'en restant là où elle l'est ou en s’installant dans une autre métropole. De l'autre côté, elle apportera moins à notre écosystème parce qu’elle ne sera pas alignée sur nos valeurs et ne participera peut-être pas aux projets collectifs. C’est aux collaborateurs de l’Agence Nantes Saint-Nazaire Développement de cibler les entreprises et les talents qui partagent nos valeurs et qui s’épanouiront donc ici.
En effet, il y a une dizaine d’années, ce sont les entreprises qui ont interpellé les élus de l'époque de la métropole, avec l’envie de devenir des entreprises plus responsables, de se transformer, mais sans savoir très bien comment s'y prendre, ni avoir le temps d'investir ces questions. Elles formulaient le besoin d’être accompagnées et guidées sur les priorités dans le domaine social et environnemental, et d’être encouragées à travers la commande publique qui vise à acheter à des entreprises responsables. Et elles considéraient que la métropole était la mieux à même de fédérer et d’animer l’ensemble des parties prenantes.
Cette plateforme RSE de la métropole nantaise qui fête actuellement ses 10 ans permet de réunir tous les acteurs, de trouver un langage commun, d’expliquer quels labels et outils permettent d'avancer plus vite et de quelle manière, sans pour autant donner des leçons. Elle vise à valoriser les bonnes pratiques et les faire connaître, par exemple via les Minutes RSE, le site internet ou l’événement Social Change, mais aussi à mettre en réseau les différents acteurs engagés par thématique, par secteur ou par zone géographique, pour créer des projets communs ayant un impact plus fort. La plateforme a permis de créer des dispositifs très pragmatiques créant un impact positif, comme l’initiative #NégoTraining qui fait avancer l’égalité professionnelle en formant gratuitement les femmes à la négociation salariale, ou le dispositif Entreprises accueillantes qui valorise les entreprises qui accueillent des stagiaires, organisent des visites d’entreprise ou s’impliquent dans le parrainage de demandeurs d’emploi. C’est aussi cette plateforme qui permet à une entreprise ou un acteur qui s’installe sur la métropole nantaise de repérer très vite l’écosystème et les opportunités qu’il offre.