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Atelier blam : "J'ai eu la chance de rencontrer des gens formidables qui m'ont aidé sur le territoire à créer cette histoire"

Atelier blam : "J'ai eu la chance de rencontrer des gens formidables qui m'ont aidé sur le territoire à créer cette histoire"

Aurélien Meyer et son Atelier Blam, implanté à Nantes, ont marqué les esprits lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. En réalisant la vasque emblématique et Zeus, le cheval argenté galopant sur la Seine, l’atelier nantais a démontré un savoir-faire d’exception, mêlant art et ingénierie créative. Retour sur un le parcours de cet entrepreneur créatif qui témoigne de son amour pour Nantes, "ville qui le motive tous les jours".

Quel a été votre parcours ?

J'ai eu une chance incroyable de côtoyer l'art très jeune. Au sein même de ma famille, j'ai croisé l'artisanat, l'art, l'ingénierie, très jeune, et je me suis intéressé aux artistes, j'étais très curieux de tout, et cette curiosité m'a amené à faire les Beaux-Arts, et à être encore plus curieux. Aux Beaux-Arts, j'ai rencontré énormément de gens, et j'ai énormément travaillé, j'ai été quelqu'un très assidu. J'ai eu cette chance de faire la Biennale de Venise en 2003. J’ai aussi eu la chance d'avoir un prix national de photographie juste après, j'ai côtoyé l'international très jeune, et j'ai rencontré des gens, des collectionneurs, des personnes qui étaient très moteurs dans le monde de l'art, ce qui a développé mes ambitions et mes envies.

Comment vous est venue l’idée de créer ce projet ?

Atelier blam est né d'une envie profonde de repousser les frontières entre l'art, le design et l'architecture. C'était au centre de mes préoccupations. Je voulais inventer un espace qui permette justement de sortir des frontières traditionnelles et de mêler l'artisanat, les technologies de pointe et de faire en sorte que tout cela puisse répondre à une envie de créer des pièces ambitieuses et innovantes. Atelier blam, c'est un lieu transdisciplinaire où se mêlent architectes, ingénieurs, designers, chaudronniers, mécaniciens. Ce sont des univers où tout se mélange.

J'invite à ce que les gens se parlent, que les gens échangent et que chacun puisse aller dans l'univers de l'autre pour essayer d'inventer de nouvelles formes.


Vous avez fait le choix d’installer Atelier blam à Nantes. Pourquoi Nantes ?

 Nantes, c'est ma ville de cœur. C'est ma ville depuis très longtemps. C'est la ville qui m'a formé. J'ai fait l’Ecole des Beaux-Arts de Nantes et je suis vraiment tombé amoureux de cette ville il y a 25 ans. C'est une ville qui m'inspire parce qu'il y a la Loire, je croise cet élément fluvial tous les jours. Cette ville est vivante, elle porte une volonté de culture, une volonté de dynamique technique, industrielle, etc. C'est une ville qui me motive tous les jours.



A quelles difficultés avez-vous été confronté dans votre parcours d’entreprise ?

Cela a été une difficulté de créer une entreprise comme celle-ci. C'est difficile de s'inscrire dans le paysage, de trouver des clients qui sont à même de pouvoir vous suivre dans ce genre de projets parce que ce sont toujours des projets de grande ampleur. C'est aussi difficile de trouver une équipe, d'amener cette équipe vers l'esthétique, vers la beauté, au-delà même de la technique.
La difficulté, c’est aussi de créer un univers de toutes pièces, de créer une entreprise qui n'existait pas ailleurs. C'est d’inventer ou de réinventer un modèle.

Qu’est-ce qui vous a permis d’y croire ?

C'est un travail de fond, c'est un travail de dingue. Ce qui m'a permis de croire à cette histoire, c'est déjà ma croyance personnelle et ma volonté de tenir à un idéal fort. J'avais un projet d'entreprise qui était fort, avec une volonté de vouloir faire des pièces pérennes, des pièces extrêmement durables, des pièces qui réinterrogent l'environnement, la société et les modèles qu'on côtoie tous les jours dans l'espace public, dans les musées, dans les centres d'art et même ailleurs.



Comment avez-vous été accompagné sur le territoire ?

J'ai eu la chance de rencontrer des gens formidables qui m'ont aidé sur le territoire à créer cette histoire. J'ai eu la chance de rencontrer des entreprises très dynamiques sur le territoire, des entreprises qui étaient traditionnellement dans le monde de l'ingénierie, de l'artisanat, d'Airbus ou d'ailleurs et que j'ai amenées dans le monde de l'art. C'est vrai que je suis allé chercher les compétences dans ce vivier nantais qui est juste incroyable et je les ai emmenées dans mon univers.

Quelles sont vos actions en faveur des transitions environnementales ?

Atelier blam met vraiment au centre le réemploi, l'usage de matériaux qui sont en fin de cycle. Le bateau qui a supporté le cheval Zeus est un bateau qui a été fait avec du carbone périmé, issu d'Airbus. On est allé chercher cette matière-là pour la réemployer et lui redonner une seconde vie. C'est un exemple que je considère très pertinent.



Vous êtes le créateur du cheval que l’on a vu courir sur la Seine lors des JO 2024. Un moment fort vécu pour vous et votre équipe ?

C'est un moment qui est complètement dingue pour moi et pour l'équipe, c'est une folie. A ce moment-là, je pense qu'on réalise que nous avons créé une folie. En effet, il faut être un peu fou pour aller faire ce genre d'objet et de créer une sculpture dynamique qui galope sur la Seine à 25 km/h, c'est dingue ! Évidemment, l'émotion était juste incroyable, et cela reste un des moments marquants de ces dix dernières années, et va marquer toute mon histoire professionnelle.

Qu’est-ce qui vous rend le plus fier aujourd’hui ?

Ce qui me rend le plus fier aujourd'hui, c'est d'avoir une équipe qui marche très bien. Ce sont des projets que je n'aurais jamais pu faire seul. J’ai la chance d’être très bien entouré, d’avoir des salariés absolument géniaux qui produisent du travail avec du plaisir et de la joie, avec intérêt et créativité.

C’est quoi être entrepreneur aujourd’hui ?

Pour moi l'entrepreneuriat, c'est croire en ses idéaux, c'est croire en ce qui vous traverse, en ce qui vous porte. Il faut avoir du courage, savoir s'écouter, croire aussi en ses rêves. Et je pense que ce monde de l'entrepreneuriat, ce monde des idées, cette envie peuvent vraiment prendre une très belle forme, et je pense qu'Atelier blam en est un petit peu l'exemple. C'est du boulot, et aussi l'envie de vouloir croire en cet idéal, cette ligne directrice que je me suis donnée.

Vous êtes à la fois entrepreneur, directeur artistique et manager, comment conciliez-vous les 3 métiers ?

Je pense que le fait d'être directeur artistique d'une histoire comme celle-ci, pour moi c'est extrêmement important, parce qu'il faut donner du sens, il faut donner une direction, que cette direction esthétique soit viable, et qu'elle puisse être montrable, que l’on puisse identifier "blam" à travers les créations que nous faisons. C'est hyper important. Quant au fait de manager les équipes, de toute manière, je n'ai pas trop le choix parce que je ne suis pas seul, donc le management fait partie forcément de l'histoire.

Il y a des choses que vous souhaitez, il y a des choses que vous souhaitez moins faire, mais qui vous reviennent aussi, donc je pense que je fais tout cela, encore une fois pas toujours seul. Pour la direction artistique, j'essaie de faire seul, parce que c'est un projet que je porte, et qui est au fond de moi. Pour le management, je m’entoure de personnes qui vont m'aider à motiver les équipes, à trouver le lien entre les êtres.


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