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À Nantes et Saint-Nazaire, la coopération accélère les transitions

À Nantes et Saint-Nazaire, la coopération accélère les transitions

C’est un territoire tourné vers le faire ensemble qui s’est révélé lors de la soirée organisée par Nantes Saint-Nazaire Développement le 15 avril dernier. Retour sur les témoignages d’entrepreneur·es et d’élu·es engagé·es dans les transitions, qui ont prouvé une fois de plus qu’à Nantes et Saint-Nazaire, la coopération n’était pas un vain mot.


La co-fondatrice d’une biscuiterie engagée, un enseignant-chercheur en santé, la DRH d’une mutuelle en forte croissance, un armateur nouvelle génération… C'est d'un même esprit de coopération au service de l'entrepreneuriat que ces personnalités ont témoigné, lors de la soirée organisée du 15 avril par l'agence Nantes Saint-Nazaire Développement qui a rassemblé plus de 200 personnes, réunies au Solilab, haut lieu de l’économie sociale et solidaire qui fête cette année ses 10 ans.


Professeur de biologie cellulaire, Pierre-Antoine Gourraud aime à rappeler que « dans le vivant, le tout donne du sens aux parties ». Il raconte comment, en 2016, le CHU de Nantes lançait le premier service dédié à la réutilisation des données de santé produites par l’établissement. « Leur mise à disposition, réalisée dans le respect de la vie privée, a permis d’envisager différemment notre façon de travailler et de penser le soin de demain. » Cette initiative collaborative, partagée avec les hôpitaux du Grand Ouest, ouvre la voie à de nouveaux projets, notamment dans la lutte contre le cancer. 



Une collaboration entre startups et recherche au service des plus fragiles

Véritable « force de l’Ouest », ce jeu collectif s’illustre également dans le projet MakAir. L’enseignant-chercheur se souvient comment, lors de la pandémie Covid en 2020, des startuppers et entrepreneurs nantais sont venus solliciter le CHU pour fabriquer des respirateurs artificiels. « Nous sommes les seuls au monde à avoir livré, trois mois plus tard, une machine conçue en quelques jours seulement par des non experts. » L’esprit d’ouverture et d’entraide à l’origine de cette prouesse a par ailleurs permis de transformer l’essai. « Aujourd’hui, les machines continuent à se vendre partout dans le monde à des fins pédagogiques pour l’apprentissage de la technologie médicale ».


"Ces échanges ont permis de démultiplier notre force de conviction", Jean Zanuttini, Neoline

Pour Jean Zanuttini, la coopération résonne de multiples façons. Ancien officier de marine marchande, il est aujourd’hui à la barre de la société Neoline, qui livrera en 2025 son premier cargo roulier à propulsion vélique. « Issu de la coopération entre l’univers de la marine marchande et celui de la course au large, ce projet est un parfait exemple d’intelligence collective. Autour de la petite équipe de Neoline, de nombreuses entreprises et plus d’une centaine de personnes se sont mobilisées dès le départ autour d’un projet qui ne verrait peut-être jamais le jour. »  

Jean Zanuttini salue également la coopération entre plusieurs projets semblables, au sein de l’association Wind Ship. « Ces échanges ont permis de démultiplier notre force de conviction, notamment auprès des acteurs financiers. Sans nos petits camarades, nous n’aurions pas pu lancer le projet ». Si la coopération a parfois connu des échecs, elle a toutefois permis « d’arriver là où on est, à quelques mois du lancement du navire-pilote ». Et l’aventure ne fait que commencer.



"On savait dès le départ que seules, on n'irait pas très loin", Katia Tardy, Handi Gaspi

« On savait dès le départ que seules, on n’irait pas très loin », témoigne en écho Katia Tardy, l’une des trois co-fondatrices de la biscuiterie Handi-Gaspi. Son modèle : fabriquer des biscuits par des personnes en situation de handicap à partir d’invendus de pain. « Notre projet est d’emblée basé sur la coopération, il repose en effet sur de nombreux partenaires : des boulangeries, bien sûr, des ESAT pour accueillir nos ateliers », mais aussi d’autres acteurs dans le domaine de l’emploi ou l’entrepreneuriat. Installée depuis deux ans à Savenay, la biscuiterie engagée s’apprête à essaimer dans d’autres régions de France. « On a prouvé qu’on pouvait allier impact positif et réalité économique. » Et les perspectives ne manquent pas : de plus en plus d’industriels se manifestent pour valoriser des co-produits de leur chaîne de production. 


"Cette collaboration a largement facilité notre implantation et nos recrutements", Sabine Mayart, Génération

Le haut niveau de coopération à l’œuvre sur le territoire, c’est aussi ce qui a marqué Sabine Mayart, directrice des ressources humaines de Génération. Créée dans le Finistère en 1996, la société spécialisée dans l’assurance santé et la prévoyance a ouvert un second site à Saint-Nazaire en octobre dernier. « Quand nous avons rencontré les acteurs nazairiens, j’ai été saisie par leur dynamisme et leur mobilisation collective. Trois mois après cette première rencontre, nous emménagions dans des locaux et accueillions notre première équipe. Cette collaboration à l’échelle du territoire a largement facilité notre implantation et nos recrutements. À nous désormais d’entretenir cet esprit d’ouverture, qu’on peut avoir tendance à laisser de côté lorsqu’on avance vite quand on est une entreprise en forte croissance comme la nôtre. Ce serait perdre la richesse et la valeur ajoutée qu’engendrent les coopérations !»



" Un héritage mutualiste " à Nantes & Saint-Nazaire  

Alliée majeure dans la transition des entreprises, la coopération nourrit les ambitions d’un territoire solidaire et engagé. « On est tellement habitué au Jeu à la nantaise qu’on peut penser qu’il s’agit d’une formule convenue », observe Johanna Rolland (photo ci-dessus). Or, pour la maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, « la capacité collaborative de notre territoire, héritée de notre histoire mutualiste, syndicaliste et humaniste, est unique. » Le président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Loire-Atlantique estime pour sa part que la coopération s’illustre au quotidien dans l’accompagnement, en tant qu’organisme consulaire et aux côtés des collectivités, des artisans pour mettre en œuvre les transitions. « Les collectivités ont cette capacité à fédérer un certain nombre d’acteurs et à créer des lieux collectifs », renchérit Eric Provost, vice-président de Saint-Nazaire Agglomération, citant la récente Maison de l’Entreprise de Saint-Nazaire, ainsi que des dispositifs, comme Territoire d’Industrie, qui regroupe des entreprises engagées dans la transition énergétique. Et pour le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nantes St-Nazaire Yann Trichard, la réussite commune implique l’engagement du plus grand nombre : « il faut accepter de donner un peu de son temps, et d’agir au service de l’intérêt général par la coopération. »

" Depuis sa création en 2015, l'agence de développement économique a su mettre en mouvement ces belles coopérations entre acteurs institutionnels, acteurs de l'emploi, pôles de compétitivité et entreprises du territoire. Une ambition qu'elle n'aura de cesse de poursuivre dans le cadre des transitions environnementales et sociétales à l'avenir ", a rappelé Nicolas Debon, directeur de Nantes Saint-Nazaire Développement. 


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