« Ce que j’adore sur ce territoire, c’est notre capacité à travailler ensemble »

« Ce que j’adore sur ce territoire, c’est notre capacité à travailler ensemble »

Objectif décarbonation ! Conscient de son impact sur l’environnement, le territoire se met en ordre de bataille et lance la toute nouvelle association ADELE pour accélérer la décarbonation des entreprises. «C’est notre capacité à innover, essayer et accepter l’erreur, qui va faire que l’on va réussir à atteindre notre objectif de la neutralité carbone», affirme Mélanie René, nommée présidente de l’association et également directrice de l’usine Cargill de Montoir de Bretagne.


Diplômée de l’Ecole de Chimie de Strasbourg, Mélanie René a fait un passage par l’entreprise PPG dans le nord de la France avant de revenir dans sa Bretagne natale où elle est depuis 4 ans directrice de l’entreprise agroalimentaire Cargill de Montoir-de-Bretagne, en périphérie de Saint-Nazaire. Ce site qui emploie 50 personnes produit de l’huile brute à partir de graines de colza transformées sur place. L’usine de St-Nazaire produit quant à elle de l’huile de tournesol. 


Mélanie René, vous venez d’être nommée présidente de l’ADELE. Pouvez-vous nous expliquer les enjeux de la décarbonation sur le territoire de Saint-Nazaire ? 

L’Association de Décarbonation Loire Estuaire (ADELE) rassemble tous les acteurs du territoire engagés pour la décarbonation du territoire à horizon 2050. Ce territoire produit entre 5 à 6 millions de tonnes de CO2 par an, ce qui représente 20% des émissions des Pays de la Loire. 85% des émissions du territoire Loire Estuaire proviennent des industriels et 70% du trafic du port de Nantes Saint-Nazaire est lié aux énergies fossiles (gaz, pétrole).


Quels sont les objectifs de cette toute nouvelle association basée à Saint-Nazaire ? 

L’ADELE organise le pilotage opérationnel du programme Loire Estuaire Décarbonation, et assure le lien entre l'ADEME et les porteurs de projets. Créée dans le cadre de l’appel à projets ZIBaC (Zone Industrielle Bas Carbone), elle est composée de : 

- 5 membres fondateurs que sont la Région Pays de la Loire, l’agglomération de St-Nazaire, la communauté de communes Estuaire&Sillon, le Grand Port Maritime Nantes Saint-Nazaire et l’Association des Industriels Loire Estuaire (AILE)

- Des membres adhérents, chaque membre faisant partie d’un des collèges : Membres fondateurs, Entreprises et industriels (y compris logisticiens), Acteurs de la formation, recherche et innovation et Organismes et acteurs du développement local.

L’objectif de l’association est d’accélérer la décarbonation du territoire Loire Estuaire. Elle sert à faire ce lien entre l’Etat et ses différents membres. Ce qui est remarquable, c’est notre capacité à travailler tous ensemble. Si la décarbonation est déjà en marche, il va maintenant falloir passer la vitesse supérieure. Il va falloir nous assurer que l’on garde le dynamisme de ce territoire, de créer de nouveaux emplois, etc. 

Dans quel cas les entreprises peuvent-elles solliciter l’ADELE ? 

Toute institution ou entreprise quelle que soit sa taille ou son secteur économique peut être intéressée à rejoindre l’ADELE. Cela peut concerner une entreprise qui voudrait par exemple capter ses émissions de gaz à effet de serre, ou encore utiliser de l’énergie plus vertueuse. Ainsi, une entreprise qui génère de la biomasse pourrait être accompagnée pour voir de quelle manière cette biomasse pourrait être valorisée etc. Dans ce cas de figure, elle pourrait faire appel à l’ADELE pour être impliquée sur l’étude adéquate et ainsi accélérer sa décarbonation.


Des entreprises extérieures au territoire peuvent-elles être aussi concernées ? 

Pour être membre de l’association, il faut être impliqué dans une démarche de transition énergétique et être lié aux activités et services de la zone industrialo-portuaire.  C’est ainsi que l’entreprise Lhyfe est nouvellement arrivée parce qu’elle propose une activité liée à la décarbonation. Des entreprises peuvent amener de nouveaux services, de nouvelles activités, de nouveaux métiers qui auront pour but de décarboner la zone, de générer des projets à forte valeur environnementale. 


mailto:contact@adele-decarbonation.fr

Quel rôle l’entreprise Cargill a-t-elle à jouer dans ce processus de décarbonation ? 

Chez Cargill, nous travaillons sur un projet de chaudière biomasse pour valoriser les co-produits de l’usine de Saint-Nazaire et ainsi produire de la vapeur pour nos deux usines. Cette initiative peut intéresser certains de nos voisins industriels. Nous produisons 40.000 tonnes de CO2 par an sur les sites de Montoir et Saint-Nazaire. Si le projet aboutit, cela nous permettrait de décarboner nos deux sites.

Cargill étant engagé et acteur dans cette démarche, j’ai l’immense fierté et honneur d’avoir été désignée représentante des industriels par les membres AILE (Association des Industriels Loire Estuaire) puis élue à l’unanimité présidente de l’ADELE ! 


En tant que femme cheffe d’entreprise, pensez-vous que les femmes peuvent-elles aussi faire bouger les lignes pour une industrie plus durable ? 

Je ne pense pas que ce soit une question de genre. Nous avons toutes et tous un rôle à jouer dans la décarbonation. C’est notre capacité à travailler ensemble, en collectif, à s’écouter les uns les autres, qui va nous permettre de faire avancer les choses. C’est d’ailleurs ce que j’adore dans cette association et sur ce territoire, c’est notre capacité à travailler ensemble, publics et privés, à être dans l’action !  

La conduite du changement est un vrai challenge. Mais c’est notre capacité à agir, à accepter l’erreur, qui va faire que l’on va réussir à atteindre notre objectif de neutralité carbone. Je crois en nous !


Rejoignez la dynamique de la décarbonation en contactant l'ADELE !