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Faire de l’hydrogène vert et renouvelable à partir de l’eau et du vent de la mer ? C’est l’ambitieux projet auquel s’attelle la startup nantaise Lhyfe, entourée de plusieurs acteurs de Nantes et Saint-Nazaire. Une première mondiale qui met en lumière le savoir-faire présent sur le territoire pour produire de l’hydrogène en mer.
« Les entreprises du territoire possédaient déjà tout le savoir-faire nécessaire et le territoire était bien positionné en termes de recherche et d’équipement industriels. Il nous est apparu possible de produire de l’hydrogène à partir de l’énergie d’éoliennes disponibles en mer. Lhyfe joue le rôle d’une tête de pont qui va coordonner, investir et valoriser cette technologie à l’international », explique Matthieu Guesné, fondateur de la startup Lhyfe.
Dévoilée en juin, la phase de test de cette énergie de demain démarrera dès 2022 au large de Saint-Nazaire. En collaboration avec Centrale Nantes et les Chantiers de l’Atlantique, Lhyfe utilisera le site d’essais en mer du SEM-REV, au large de Saint-Nazaire, qui réunit toutes les conditions environnementales pour valider la technologie de production d’hydrogène en offshore. Avec l’objectif de déployer le test à grande échelle à horizon 2024.
L’expérience mobilise toutes les forces vives du territoire. L’électrolyseur permettant la dissociation des molécules d’eau (H2O) sera installé sur la plateforme flottante de GEPS Techno, entreprise basée à Guérande, et connecté aux différentes sources d’Énergies Marines Renouvelables (EMR) disponibles sur le site d’essai en mer, dont l’éolienne flottante Floatgen. Ce processus de production unique rejette uniquement de l’eau et de l’oxygène, aucun CO2. L’école d’ingénieurs Centrale Nantes met à disposition ses infrastructures de recherche.
L’idée est venue à Matthieu Guesné, fondateur de Lhyfe en 2017, alors qu’il était directeur du CEA Tech de Nantes. « Je
me suis penché sur le problème du stockage de l’énergie via l'hydrogène. Je me suis alors rendu compte que l’hydrogène
avait un plus gros potentiel que les batteries électriques, qui sont
plus adaptées aux petits véhicules comme les vélos électriques, mais pas
aux plus gros véhicules comme les bus par exemple. Avec l’hydrogène,
ils peuvent faire le plein pour toute la journée, c’est plus pratique », explique le fondateur.
Saint-Nazaire,
Lorient, Brest, Le Mans, La Roche-sur-Yon, … plusieurs collectivités
territoriales du Grand Ouest se sont déjà engagées à passer leur réseau
de bus ou les camions d’ordures ménagères au carburant hydrogène. « On
alimente des véhicules avec un moteur à hydrogène dont le pot
d’échappement rejette de l’eau, c’est plus écologique que l’énergie
fossile », précise Matthieu Guesné.
La
1ère usine de production de l’hydrogène de Lhyfe est entrée en
opération cet été en Vendée. Lhyfe envisage d’ores et déjà de construire
deux usines à Saint-Nazaire : une usine de production sur le Grand port
de Nantes Saint-Nazaire et une usine de fabrication des matériaux
utilisés pour fabriquer de l’hydrogène. Au-delà du territoire, Lhyfe
indique que 60 usines sont en cours de construction en Europe. Des
bureaux ont déjà été ouverts en Allemagne (Berlin, Hambourg, Cologne),
au Danemark, au Portugal et en Espagne.
Lhyfe a trouvé sur le
territoire de Nantes et Saint-Nazaire tous les ingrédients pour bâtir
une solide feuille de route pour son développement. « Demain,
l’hydrogène permettra d’alimenter de plus gros véhicules comme les
bateaux ou les avions. C’est d’ailleurs à Nantes qu’est basé le centre
de recherche qui va concevoir l’avion du futur. Nulle part ailleurs en
Europe, nous aurions pu construire cette roadmap qui consiste à
commencer à terre puis d’aller en mer ».
Lhyfe sera présent au salon SEANERGY du 22 au 24/09/21
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