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À Nantes, les studios de jeux vidéo impriment leur marque

À Nantes, les studios de jeux vidéo impriment leur marque

Ils étaient une vingtaine en 2018, on en compte plus d’une trentaine aujourd’hui. De la très petite structure à l’entreprise de plusieurs dizaines de salariés, la filière s'étoffe et se professionnalise, animée par le cluster Atlangames. Petit tour d’horizon de quelques-uns de ces studios indépendants, qui illustrent les différents business-models à l'oeuvre sur le territoire.

Endroad : sortie d’un jeu début 2021

 « La bonne nouvelle du confinement, c’est que nous avons trouvé un éditeur français, connu pour ses déclinaisons de BD en jeux vidéo », se réjouit Florian Le Gouriellec. « Nous travaillons en ce moment sur un Addon de notre jeu Fallback, c’est-à-dire une extension pour ajouter de nouvelles fonctionnalités. Cette nouvelle version devrait sortir sur console Nintendo Switch au début de l’année 2021 ». Créé en mars 2017, Endroad a ses locaux en plein cœur de Nantes et compte six collaborateurs.  « Nous sommes toujours aussi satisfaits de notre installation à Nantes, une ville où il est facile de recruter ou de faire venir les talents. Nous sommes en lien étroit avec l’écosystème et Atlangames qui nous a beaucoup aidés dans nos premiers pas. En tant qu’adhérents de ce cluster, nous avons pu participer, pendant le confinement, à des “meet up publisher” organisés par Capital Games, avec une vingtaine d’éditeurs et 30 ou 40 studios de jeux vidéo ».

Casus Ludi : un jeu né à Québec

« Il y a deux ans, nous avons eu la chance de participer à la Game Jam à Québec, un déplacement organisé par Atlangames dans le cadre d’une coopération entre les acteurs territoriaux », témoigne Florent de Grissac. « Nous avons monté une équipe de six pros nantais et nous en sommes revenus avec un concept de jeu intitulé Blanc. Nous avons décidé de le produire, porté par Casus Ludi, en collaboration avec tous les participants à la Game Jam, en y ajoutant quelques compétences. L’équipe du jeu compte aujourd’hui une dizaine de personnes. Nous avons travaillé dessus un peu moins d’un an pour produire un prototype ». Depuis mars, l’équipe est en pause sur le projet et se concentre sur la recherche de financements pour que, à l’automne, Casus Ludi puisse reprendre la production, finir le jeu et le lancer. En parallèle du développement de Blanc et aux côtés de sa structure-sœur Design Friction, Casus Ludi continue d'accompagner les organisations publiques et privées dans leurs transformations, en mêlant médiation par le jeu et design prospectif.

Sweet Dreams : de l’École des Mines au studio

En 2017, ils n’avaient pas encore quitté les bancs de l’École des Mines de Nantes, de Polytech'Nantes et de l'ICEE que les trois associés de Sweet Dreams bénéficiaient d’un accompagnement par Atlangames et créaient leur studio indépendant. Ils sont aujourd’hui six. « L’idée de notre première production Spirit Arena est née lors d’un Game Jam, un concours de création de jeux vidéo sur 48 heures, organisé à Nantes. Les retours avaient été positifs et nous avions décidé de travailler trois ou quatre mois dessus. Ce jeu assez nerveux, en arène, ne correspondait pas à 100 % à nos objectifs », relate Étienne Cassin. À sa sortie en septembre 2019, il rencontre un succès modeste et Sweet Dreams planche rapidement sur un deuxième jeu. « Fireflies est plus en accord avec nos envies : c’est un jeu narratif, les personnages y sont attachants et évoluent dans une atmosphère poétique. Nous devrions le terminer en 2021 et nous sommes en quête d’un éditeur pour le lancer ».

Alkemi : touche-à-tout du jeu vidéo

« Pour un studio indépendant, il reste difficile de ne vivre que du jeu vidéo », souligne Alain Puget, fondateur et gérant d’Alkémi créée en 2009 à Nantes. Depuis 2015, il s’est associé à Biborg, une structure parisienne (25 collaborateurs à Paris, 4 à Londres, 5 à Lyon) spécialisée dans la création graphique. « Nous touchons toujours à l’univers du jeu vidéo via Biborg puisque nous réalisons par exemple des publicités sur le Net, majoritairement pour de grands éditeurs (Ubisoft, Playstation, etc.) ». En plus des cinq personnes de l'équipe d'Alkemi, l'équipe de Biborg Nantes compte dix salariés qui travaille également dans la création pour le marketing numérique. Tous sont installés au Hub Créatic depuis 2013. « À Nantes, contrairement à Paris, nos coûts de fonctionnement sont moins élevés. L’écosystème des jeux vidéo est extrêmement collaboratif et dynamique à Nantes ». L’équipe d’Alkemi planche sur le prototype d’un jeu intitulé Foretales (photo du haut) et espère une sortie l’année prochaine. Pour cela, ils sont, eux aussi, à la recherche de financement auprès d’un éditeur pour accélérer la sortie du jeu.

Lonestone mixe jeu vidéo et développement web

Cofondé avec deux associés, en 2014, Lonestone développe le jeu City Invaders qui devrait sortir fin 2020. « Pendant plusieurs années, nous nous sommes posé la question du financement pour ce jeu qui nécessite d’importants moyens. Nous avons fini par trouver notre modèle économique en nous diversifiant et en proposant des renforts d’équipes techniques pour les start-ups », précise Godefroy de Compreignac. « Nous sommes donc à la fois un studio de jeux et une agence de développement web. Grâce à cela, nous avons pu faire grossir les deux pôles de notre société et atteindre 21 salariés en CDI : un quart dédié au studio, le reste pour l’agence web ». Située dans les locaux du MédiaCampus, Lonestone recrute cinq personnes d’ici la fin de l’année.


Des studios fédérés au sein du cluster Atlangames

La filière des jeux vidéo s’étoffe sur notre territoire et une trentaine de studios adhèrent à Atlangames, cluster situé à La Centrale à Nantes. Sa mission : développer la filière du jeu vidéo en Bretagne et Pays de la Loire. Cela passe par des aides très concrètes (faciliter l’accès à des bureaux ou salles de réunions, aide au montage de dossiers financiers, aide à la création de projets de jeu vidéo et/ou de gamification…), par la mise en relation avec des pairs ou des professionnels de l’industrie (sessions de présentation de projets en cours de développement à une commission de professionnels expérimentés du jeu vidéo…). Chaque année, des événements sont organisés, tels que le Game Dev Afterwork, Boost My Game, Summercamp ou encore ADDON.