Les médias, une filière en pleine ébullition à Nantes

Les médias, une filière en pleine ébullition à Nantes

Un incubateur dédié, des ateliers interdisciplinaires, des événements professionnels …. A Nantes Saint-Nazaire, le cluster Ouest Médialab multiplie les initiatives pour proposer des services innovants aux acteurs des médias et de la communication. Et vous donne rendez-vous pour le Festival de l’Info locale les 27 et 28 juin prochains à Nantes. Rencontre avec Julien Kostrèche, directeur de Ouest Médialab.


Comment la filière médias fait-elle à Nantes pour résister à la crise que traversent les médias ?

A l’origine, on peut dire que tous les acteurs de la filière médias sont présents à Nantes. Des grands groupes de presse, comme Ouest-France, premier groupe d’information locale en France avec 650 journalistes, dont Nantes représente la plus grosse agglomération, aux titres de taille moyenne comme Presse Océan, La Lettre API ou Le Journal des Entreprises, dont le siège est à Nantes. Dans la radio, comme dans la télévision, nous comptons un grand nombre  d’antennes locales qui conservent une belle audience ( France 3, TéléNantes, France Bleu, Prun’, Sun…).

Le numérique a été pour beaucoup un moyen de répondre à la baisse des abonnements papier ou de l’audience et celles des revenus publicitaires. Et il est à noter que les médias présents à Nantes ont souvent été aux avant-postes de cette transformation numérique. Comme France 3 Pays de la Loire ou Ouest-France.

Au-delà des médias généralistes, l’avenir se joue aussi sur les médias de niche. A Nantes, les initiatives sont multiples : "Destination Santé", média en ligne spécialisé dans la santé et le bien-être, "PressPeper" sur les informations judiciaires, "Numérama", pure player sur les enjeux du numérique, "Kostar" sur la culture, "Médiacités" sur le journalisme d’investigation, "Ecopolitan" sur les acteurs de l'économie locale, ou encore des médias sociaux comme "Handiplanet" sont nés ou ont grandi à Nantes. La dynamique est aussi forte dans les médias de l’économie sociale et solidaire (ESS), avec "Fragil" ou "Les Autres Possibles",  un journal qui se déplie comme une carte et met en avant l’innovation solidaire et durable.

Nantes est une terre d’innovation et d’ambition. Les médias peuvent aussi trouver ici un accompagnement par les pouvoirs publics, ce qui est loin d’être le cas partout.

En quoi le cluster Ouest Médialab contribue-t-il au soutien de la filière médias à Nantes ?

Contrairement à d’autres médialabs en France, nous ne sommes pas directement rattachés à un groupe de presse ou audiovisuel. L’association Ouest Médialab regroupe 160 acteurs de la filière (agences de communication, organes médiatiques, acteurs académiques, acteurs institutionnels). A un moment où les médias et les métiers sont bousculés et doivent être repensés, nos objectifs sont de valoriser les acteurs de la filière, de les décloisonner, de créer un terrain de jeu pour les étudiants (HybLab, hackathon), d’accompagner les professionnels dans leurs projets. Au bout de six ans d’existence, nous sommes une équipe de 4 salariés.
Nous sommes dans une région où les acteurs aiment se regrouper et jouer collectif. A Nantes, quand on a un projet, on arrive à mettre tout le monde autour de la table, les gros comme les petits.

L’incubateur NMcube a été lancé en janvier 2018 pour encourager le développement de nouveaux médias. Quel premier bilan dressez-vous ? 

Il s’agit d’un incubateur dédié aux entrepreneurs dans le domaine des médias. On ne parle pas de startups dans la mesure où ces médias émergents ne présentent pas en général un fort potentiel de développement et de croissance à l’international. L’objectif est de faire émerger de nouveaux médias et de nouveaux modèles économiques pour répondre aux enjeux de demain et de contribuer ainsi au pluralisme de l’information locale. A l’heure des plateformes et des algorithmes, il nous semble important que des médias locaux puissent être lancés ou développés par des journalistes et des entrepreneurs qui connaissent leur territoire et qui ne soient pas déconnectés des préoccupations des citoyens.

Et nouveau challenge, vous organisez les 27 et 28 juin prochain le 1er festival de l’info locale… Pouvez-vous nous en dire plus sur cet événement ?

Oui. C’est un événement professionnel inédit en France qui va réunir pendant deux jours une centaine d’intervenants issus des médias, de la communication et du numérique autour des enjeux de l’information locale. Au programme : des conférences, des retours d’expérience, tables-rondes, des pitchs de startup pour les médias de toutes tailles et de tous horizons. Nous attendons 300 personnes pour cette première édition qui aura lieu au Mediacampus en partenariat notamment avec Google News Initiative, Audencia SciencesCom, la région Pays de la Loire et Nantes Métropole.

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