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Créée en 2016 à Nantes, la startup vient de remporter le prix « Born Global » de EY qui récompense les entreprises ayant le plus fort potentiel à l’international. Rencontre avec son fondateur, Sébastien Ecault, d'après qui "Nantes a une belle carte à jouer dans la cobotique".
Chez Sébastien Ecault, l’idée de fabriquer des cobots pour accompagner l’homme dans son travail remonte à l’enfance. « J'avais un grand-père garagiste et l'autre ébéniste. J'ai beaucoup bricolé avec eux quand j'étais petit. Avec l’âge, certaines tâches importantes devenaient difficiles à réaliser pour eux. Et je me disais qu'un jour, je réaliserais des systèmes pour les aider dans leurs tâches, tel qu’apporter des outils ou soulever une grosse pièce en bois, et même des exosquelettes pour maintenir leur condition opérationnelle », se souvient le fondateur d’E-COBOT.
Il prend le temps de faire ses premières armes. « Comme disait mon grand-père avant de devenir garagiste, il faut avoir travaillé dans trois garages ». Après des études en automatique et intelligence artificielle puis un Master Administration des Entreprises, il commence à travailler comme ingénieur en automatique et systèmes au sein de la Sagem Défense Sécurité, puis Chef de Projet International pour un équipementier automobile. Avant de mettre le cap sur Nantes en tant que responsable d’agence d’une société de conseil en management de projet.
Il lance la commercialisation de son premier produit HUSKY fin 2018, un cobot mobile intelligent qui aide les opérateurs dans la manipulation des charges (photo). L’appareil peut transporter jusqu’à 400 kg et tracter 2 tonnes de marchandise. Comme le chien du même nom, il suit l’opérateur dans ses déplacements ou fonctionne en mode autonome, piloté par une application mobile. « Un chien peut apprendre à coopérer avec l'homme, comme un chien guide d’aveugles, ce qui n’est pas le cas du lion », aime à rappeler Sébastien Ecault. « Pour réussir, il faut savoir coopérer avec l’autre. La cobotique permet à l'homme de retirer tout ce qui est sans valeur ajoutée. »
« Avec la présence de l’IRT Jules Verne et le pôle EMC2 qui nous aident à imaginer ce que sera l’industrie du futur, je suis persuadé que nous avons une belle carte à jouer sur la robotique et la cobotique à Nantes Saint-Nazaire ».
Au lancement de son projet de création d’entreprise à Nantes, Sébastien Ecault s’est fait accompagner par des structures d’entrepreneuriat. Par Initiatives Nantes tout d’abord, puis Nantes Métropole Aménagement – pour son hébergement à la pépinière d’entreprises du HubCreatic de la Chantrerie - et par le Réseau Entreprendre. « Ce parrainage sur la durée m’a apporté à la fois confiance et sérénité mais aussi la capacité à être challengé par le directeur général du Groupe CETIH». Une entreprise qui héberge une partie des équipes d’E-COBOT dans ses locaux flambant neufs à Carquefou, en périphérie de Nantes. Pour la partie innovation, il se fait épauler par Atlanpole qui aide les entreprises innovantes à se développer à Nantes. Des projets créatifs émergent en parallèle avec des entreprises locales et Universités. « Avec la présence de l’IRT Jules Verne et le pôle EMC2 qui nous aident à imaginer ce que sera l’industrie du futur, je suis persuadé que nous avons une belle carte à jouer sur la robotique et la cobotique à Nantes Saint-Nazaire ».
Désormais
à la tête d’une équipe de 32 "entrepreneurs-ingénieux", il mesure le
chemin parcouru en l’espace de 3 ans. Suite à une première levée de
fonds réalisée fin 2018, il décide de structurer l’équipe en deux pôles,
avec d’un côté la partie innovation et industrialisation (HUSKY) et de
l’autre la branche intégration nommée Solution. Une soixantaine de
cobots est déjà en commande. D'autres levées de fonds sont prévues début
2020 pour soutenir la phase d’industrialisation et commercialisation. «
L’objectif est de continuer le développement à l’échelon local en
apportant notre savoir-faire à des entreprises comme Airbus,
Vibracoustic, ou Chantier de l’atlantique à Nantes et Saint-Nazaire avec
une forte progression des prises de commande programmée sur 2020 ».
Si
E-COBOT peut compter sur le grand nombre de donneurs d’ordre
industriels présents à Nantes Saint-Nazaire pour asseoir son
développement, la perspective de l’international se dessine. Sébastien
Ecault revient justement d’Amsterdam où il a assisté au programme «
Techshare » d’Euronext, qui sélectionne les startups à forte croissance
susceptibles de faire appel au marché pour financer leur développement.
Ce n’est sans doute pas par hasard qu’EY vient de lui décerner le prix
Born Global qui récompense la startup française dont le modèle a un fort
potentiel de développement à l’international sur le grand Ouest.
C’est la diversité du tissu économique qui accroît les chances de réussite des entrepreneurs et de rebondir en cas de crise.
Pour
l’instant le chef d’entreprise mise sur la proximité pour asseoir son
développement. « Nantes est une ville magique où rien n’est impossible.
Ici, l’œuvre n’est pas liée à un seul homme, mais à toute une histoire
qui a été construite ensemble. C’est la diversité du tissu économique
qui accroît les chances de réussite des entrepreneurs et de rebondir en
cas de crise. Le jeu à la Nantaise en est son catalyseur », souligne
celui qui semble désormais marcher dans les pas de Jules Verne, «
symbole de la machine et de l’imagination ».