Finpact : « Nous sommes un accélérateur du financement des projets qui répondent au défi de la transition »

Finpact : « Nous sommes un accélérateur du financement des projets qui répondent au défi de la transition » Hugo Ponce, co-fondateur de Finpact (au centre)

Le cabinet de conseil nantais Finpact accompagne les startups à impact dans leur recherche de financements. De quelle manière détecte-t-on le véritable impact d’une entreprise pour son territoire ? Une expertise spécifique acquise au fil de l’eau par Hugo Ponce, co-fondateur de Finpact et son équipe de 5 personnes à Nantes.


Si le financement est le nerf de la guerre, il l’est aussi pour les entreprises à impact positif. Créé en 2017 à Nantes, le cabinet de conseil Finpact s’est même fait une spécialité du financement de ces entreprises. « Nous accompagnons les entreprises à impact positif dans leur stratégie de financement. Le financement des entreprises à impact reste tout aussi compliqué que pour d’autres projets classiques. Nous montons les dossiers de financement et les aidons dans leur stratégie de déploiement puis dans la recherche de fonds d’investissement dédiés à l’impact, souvent très exigeants dans leurs critères », explique Hugo Ponce, co-fondateur du cabinet de conseil Finpact à Nantes et rayonne entre la Cité des Ducs et la capitale.  


"Une approche fondée sur le bon sens" 

Appréhender la dimension « à impact positif » d’un projet relève d’une véritable compétence. Celle-ci, acquise au fil des années par l’équipe de Finpact, a appris à Hugo Ponce que le secteur d’activité de l’entreprise n’est généralement pas le premier critère de sélection. Une entreprise du numérique spécialisée dans l’accessibilité aura un faible impact compte tenu de son activité, mais un impact positif très fort dès lors que son activité vise à donner accès au numérique à de nombreux habitants éloignés des services rendus par l’accès à Internet. Cela peut contribuer au suivi ou soutien scolaire par exemple mais aussi à l’accès à la santé pour des seniors ou des personnes isolées. 

« Nous essayons avant tout de comprendre la raison d’être de l’entreprise, sa mission. D’ailleurs, les entreprises qui s’adressent à nous, sont souvent déjà des entreprises à mission », détaille Hugo Ponce. Quelques exemples d’entreprises accompagnées par Finpact ? A Nantes, Finpact accompagne, pour sa levée de fonds, l’entreprise Tri’n’Collect basée à St-Herblain, qui s’attaque à la revalorisation des déchets de chantiers. « La plupart du temps, ces déchets sont traités dans des bennes en mélange et cela empêche toute revalorisation. Tri’n’Collect déploie des solutions de tri à la source. Ici, on est dans du low tech. Et comme souvent, dans l’économie circulaire, c’est une approche fondée sur le bon sens plus que sur la science. Ils ont mis en place un dispositif d’accompagnement et de formation. Et ont créé un nouveau corps de chantier qui va permettre d’augmenter de 60% la valorisation des déchets ». 

En 2021, Xenothera, biotech nantaise, a levé 20 millions d’euros pour accompagner l’essor de son médicament anti-Covid, ainsi que pour accélérer le développement d’autres traitements contre les bactéries multi-résistantes et la cancérologie. Finpact a accompagné la structuration de cette levée de fonds. 

Des projets sélectionnés sur leur performance environnementale et sociétale

Biotechnologies, économie circulaire, accessibilité numérique, cleantech, transition énergétique, mais aussi décarbonation du transport (transport à la voile notamment) … Les secteurs sont multiples et la petite équipe de Finpact ne peut pas être partout. Elle se doit d’être sélective. « Nous ne sommes que 5 personnes, toutes dotées d’une double compétence entrepreneuriale et d’une bonne connaissance de ce qu’est l’impact. Nous considérons la performance environnementale et sociétale d’un projet à l’échelle locale et sommes attentifs à son potentiel de développement à grande échelle. Quel sera son impact à horizon 2030 ?». 


Des levées de fonds entre 2 et 20 millions d’euros

Au-delà de la mission, encore faut-il être en mesure de modéliser la performance de cet impact. L’entreprise a-t-elle déjà fait une preuve de concept (POC) ? A-t-elle trouvé ses premiers clients ? En quoi va-t-elle permettre de rendre notre environnement et notre société plus soutenables ? Par le biais de créations d’emplois directs et qualifiés par exemple. Et que dire des impacts évités dans le cadre d’un projet dans les mobilités douces qui permettra d’éviter des tonnes d’émissions carbone par exemple ?

Autant d’éléments que Finpact s’efforce de prendre en compte dans son analyse. « Nous intervenons peu en amorçage. Notre cœur de métier est la série A, quand l’entreprise a pu montrer que son produit fonctionne, qu’elle a des clients et peut passer à l’échelle. Nous montons des opérations de levée de fonds propres entre 2 et 20 millions d’euros. Enfin, « il faut que la gouvernance soit prête à accueillir un partenaire financier qui va le challenger sur l’ambition du projet. Nous sensibilisons les porteurs de projets aux conséquences de telles opérations sur le pilotage de l’entreprise et l’importance de partager les décisions stratégiques avec les investisseurs.


« Je crois beaucoup dans l’économie régénérative »

En tant que fin observateur de l’évolution du territoire, Hugo Ponce y voit une combinaison gagnante. « Le territoire de Nantes & Saint-Nazaire est un territoire en conscience en raison des enjeux liés à l’agriculture et au maritime depuis plusieurs années. Nous avons la chance d’avoir ici un écosystème fortement engagé (entrepreneurs, accélérateurs, partenariats publics-privés, financeurs) et un haut niveau de l’enseignement supérieur recherche. Mais aussi des acteurs comme Atlanpole qui vient faire le pont entre la science et son application en termes d’impact. Tous les ingrédients sont réunis pour se mettre en branle et relever les défis liés à ces enjeux ».

Des initiatives doivent encore être lancées et soutenues au niveau local pour aller plus loin. « Je crois beaucoup dans l’économie régénérative et ce qu’elle peut apporter au territoire. J’espère aussi que la réglementation va évoluer pour enfin taxer les externalités négatives du développement. Et ainsi permettre de solidifier les modèles économiques des projets à impact positif. »


En savoir + : finpact.fr