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Doubler le nombre de startups issues des laboratoires académiques et de recherche. Telle est l’ambition du nouveau plan gouvernemental lancé en début d’année pour booster l’innovation en France. De passage à Nantes en novembre, le Deeptech Tour est venu à la rencontre des acteurs et investisseurs du territoire. L’occasion de faire un point sur l’un des écosystèmes les plus fertiles pour l’émergence des deeptech.
Nantes accueille déjà près de 40 entreprises deeptech, selon la plateforme Skopai.com. Des startups qui se positionnent en priorité dans la filière Santé du futur (les chercheurs ayant souvent choisi le CHU de Nantes pour sa notoriété) ou l’industrie du futur. Dans la santé du futur, on peut citer quelques startups prometteuses, comme Goliver Therapeutics, I-Sep, Hera-Mi, Gliocure, Xenothera, Naogen Pharma, Atlangram, NatéoSanté, etc. Et dans l’industrie du futur, un grand nombre de startups dans le domaine des énergies marines renouvelables, mais pas que : Hydrocéan, Nextflow Software, Elwave, Wegoto, Mob-energy, Geps Techno, Metacoustic, Advanced Aerodynamic Vessels, X-Sun…
Tuan Nguyen, chercheur à l’INSERM et CEO de Goliver Therapeutics, nous parle de son parcours, de l’idée à la startup : « J’ai fait un parcours de chercheur en Suisse puis en France. J’ai choisi Nantes, car il y a ici une forte communauté médicale et un solide écosystème autour de l’innovation. Je n’étais pas parti pour créer mon entreprise, mais plutôt voué à poursuivre ma carrière dans la recherche pure et dure. Mais j’ai compris que mon innovation pouvait apporter de réelles avancées thérapeutiques pour les malades du foie. Je possédais donc un savoir que je pouvais valoriser, breveter et commercialiser. A Nantes, je me suis senti comme dans un cocon, accompagné par la SATT Ouest Valorisation et Atlanpole. J’ai ensuite participé au concours Start West qui m’a permis de rencontrer des investisseurs qui ont cru en mon projet. Être chercheur ne suffit pas : il faut un réseau et des personnes sur lesquelles s’appuyer. Notre objectif est d’être les premiers à sortir un médicament pour la régénération du foie dans le traitement des maladies orphelines en 2023 ».
Pour être référencé dans la catégorie « deeptech », il faut répondre à certains critères précis, à savoir :
- Proposer une innovation de rupture (un procédé qui va bouleverser un marché ou un produit qui va créer un nouveau marché)
- Etre issu d’un labo de recherche (public ou privé)
- Etre confronté à des verrous technologiques difficiles à lever
- Avoir besoin d’un long développement R&D avant d’arriver sur le marché.
Ces avancées technologiques concernent tous les secteurs d’activité (santé, alimentation, énergie, industrie…) et utilisent des technologies de pointe telles que l’intelligence artificielle, la robotique, les drones, l’électronique, les biotechnologies…
La métropole Nantes Saint-Nazaire jouit d’atouts de taille pour favoriser l’émergence d’entreprises deeptech.
- Un fort bassin universitaire de recherche : Université de Nantes, IMT Atlantique, Centrale Nantes, Oniris, ENSM, ENSA Nantes, CHU de Nantes, Institut de Cancérologie de l’Ouest, Icam et Isen. « Nantes est la première université de France à avoir valorisé les brevets et la filiale Capacités de l’Université enregistre une croissance de 13% par an », souligne Olivier Laboux, Président de l’Université de Nantes.
- Des structures de transfert et de valorisation, essentielles pour valoriser les innovations issues des laboratoires : SATT Ouest Valorisation, INSERM, CNRS, Armines, Ifsttar, CEA Tech à Bouguenais ou encore Ifremer.
- Sans oublier d’autres acteurs de poids comme l’IRT Jules Verne, les pôles de compétitivité et les réseaux d’investisseurs privés.
- Des accélérateurs : les startups deeptech peuvent s’appuyer sur des incubateurs ou des accélérateurs expérimentés.
Atlanpole, incubateur public depuis 1999, a été labellisé en avril 2019, avec la SATT Ouest Valorisation et les trois autres technopoles ligériennes. Ce consortium « French Tech Seed Pays de la Loire » identifie, qualifie et accompagne les entreprises deeptech. Atlanpole apporte des accompagnements sur-mesure et des outils pour ces startups pas comme les autres : Team impulse ou Deeptech Matching pour aider le chercheur à constituer son « équipe de choc ».
Côté financement, le contexte actuel est particulièrement favorable à l’investissement. La France est le 2e pays de créations de startup en Europe et le 1er pays pour les startups qui ont trouvé un investisseur ! Le plan Deeptech mis en place par la BPI prévoit de financer plus de 2 000 startups deeptech sur cinq ans, pour un total de 1,3 milliard d’euros. C’est donc le moment de se lancer !