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Les industriels de la nutrition santé ont recours au laboratoire nantais Biofortis Nutrisciences pour tester l'efficacité de leurs produits alimentaires. Un marché en plein essor, au carrefour de la santé, de la data et de l'alimentation de demain, sur lequel la métropole Nantes Saint-Nazaire détient une belle longueur d'avance.
Comment démontrer que le lait riche en calcium est bon pour la
croissance des bébés ? Qu’un aliment est bon pour le transit intestinal
ou qu’il réduit le risque cardio-vasculaire ? Ou encore, comment
améliorer sa mémoire grâce aux compléments alimentaires ? La société Biofortis Nutrisciences à Nantes permet aux industriels de l'agroalimentaire d'apporter des éléments de preuve sur l'efficacité nutritionnelle de leurs produits.
Co-fondatrice de Biofortis NutriSciences, Françoise le Vacon est allée à bonne école. En tant que chercheure au CHU de Nantes, c’est aux côtés du célèbre professeur Jean-Paul Moisan, généticien et entrepreneur, qu’elle a acquis une solide expertise génétique. Startupeuse avant l’heure, elle crée son laboratoire Atlangene Applications en 1996. Puis forte d’un savoir-faire acquis en biologie moléculaire, elle co-fonde, avec Murielle Cazaubiel, Biofortis Mérieux Nutrisciences en 2010.
« Nos clients viennent de l’industrie agroalimentaire, producteurs d’ingrédients, de compléments alimentaires, mais aussi des groupes pharmaceutiques et des dispositifs médicaux", explique Françoise le Vacon, en charge de la direction scientifique de la société, dont le siège social est situé à Saint-Herblain, à côté de Nantes.
"A la demande d'un industriel, nous pouvons ouvrir et manager des centres d’investigation clinique partout en Europe"
Tipiak, LU, BN, Saint-Michel, Lactalis… ces industriels de l’agroalimentaire sont tous installés dans la région nantaise. Ils consultent le groupe Mérieux NutriSciences pour obtenir des preuves quant à la sécurité et aux qualités nutritionnelles de leurs produits. Formules infantiles, probiotiques, prébiotiques, extraits d’algues, extraits de plantes... Secteur en plein essor, la nutrition-santé cherche à mesurer l’efficacité clinique de ces produits. Comment? "Nous disposons d’une solide expertise pour recruter des volontaires en bonne santé ou sujets à diverses pathologies comme le diabète, explique Françoise le Vacon. A la demande d’un industriel, nous pouvons ouvrir et manager des centres d’investigation clinique partout en Europe afin de recruter un grand nombre de sujets dans le meilleur temps".
Au-delà du recrutement des personnes, il s’agit ensuite de collecter les échantillons, de faire leurs analyses biologiques, d’analyser les données, le tout selon des process standardisés et soumis à des réglementations strictes. A Saint-Herblain, Biofortis Nutrisciences dispose d’une équipe de 60 personnes qui gèrent ces process d’un bout à l’autre : chefs de projets, attachés de recherche clinique, techniciens cliniques et de laboratoire, mais aussi des bio-informaticiens et des data-scientists qui analysent les données récoltées lors des études cliniques et du microbiome.
Les échanges avec l’écosystème nantais et les partenariats entre les secteurs public et privé continuent de rester une priorité pour Biofortis.
Les échanges avec l’écosystème nantais et les partenariats entre les secteurs public et privé continuent de rester une priorité pour Biofortis. Toutes les attentions se portent aujourd’hui sur le « microbiote » (ou l’analyse des microbes dans leur environnement), la communauté nantaise se rassemble autour du projet MiBioGate. Par exemple, il paraît que les personnes qui mangent plus de saumon auraient un «microbiote» plus diversifié. « A Nantes, le projet MiBioGate mobilise tous les acteurs (Inserm,Inra, LS2N, ONIRIS, Ifremer, CHU, ICO,..) autour du microbiome, soit l’ensemble des génomes du microbiote, souligne la scientifique. Il s’agit d’un nouveau paramètre de santé, qui ouvre la porte à de nouvelles stratégies thérapeutiques, et nous n’en sommes qu’au début des découvertes à ce sujet».
Biofortis Nutrisciences sera présent au salon NutrEvent les 22 et 23 octobre à Rennes