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Bousculer les trajectoires dans le monde du travail, tout en étant convaincu que chacun a un rôle à jouer dans la construction d’un monde plus juste et plus soutenable. Tel est le leitmotiv d’Hélène Cloître et Arthur Gosset, les fondateurs de l’association Séisme, qui seront présents à Nantes le 30 septembre pour une rencontre entre entreprises et étudiants.
L’idée de fonder l’association Séisme nous est venue à l’occasion du documentaire « Ruptures » réalisé par Arthur (Gosset) entre 2019 et 2021. Ce documentaire parle de la quête de sens des jeunes face à l’urgence écologique, de ces jeunes qui décident de sortir du système pour bifurquer. Je faisais partie de ce documentaire au moment où j’ai décidé de quitter un grand groupe pour monter une conserverie anti-gaspillage.
Au moment de la sortie du film, nous avons fait une tournée en France de deux ans avec Arthur. Nous sommes allés à la rencontre des étudiants pour les confronter à leurs aspirations professionnelles. On s’est aperçu alors que la quête de sens chez les jeunes était très présente, même si elle prenait différentes formes : faire du militantisme, rejoindre une association, travailler dans une collectivité, une ONG, ou encore rejoindre un grand groupe pour impulser des transformations de l’intérieur. Or, beaucoup de ces jeunes n’ont pas les clés à la sortie de leurs études, ne connaissent pas les organisations engagées, les possibilités d’emplois dans les entreprises de l’ESS, etc. et que les écoles ont tendance à toujours leur présenter les mêmes typologies de jobs, où de grandes entreprises sont partenaires des grandes écoles.
Nous avons décidé de créer un événement, un forum où les jeunes pourraient découvrir des jobs inspirants, des coopératives, des associations, mais aussi des entreprises qui présentent leur plan de transformation écologique pour aider les jeunes à trouver des possibilités d’emploi qui leur conviennent.
Par ailleurs, nous tournons un 2e documentaire sur la transformation écologique des organisations, pour répondre à la question « Est-ce que l’on peut faire bouger les choses de l’intérieur ? ». Enfin, nous créons du contenu pédagogique pour les jeunes avec des ateliers, des cours, des fiches ressources, des modules de formation pour les former sur ces enjeux-là.
Les organisations ont perdu la confiance des jeunes. Aujourd’hui, moins de 15% des 18-25 ans disent vouloir travailler dans une entreprise du CAC40. On s’aperçoit que dans les écoles d’ingénieurs notamment, 75% des étudiants souhaitent rejoindre des petites structures, des TPE, ou collectivités locales alors qu’ils étaient 75% à vouloir rejoindre des grands groupes il y a 10 ans. Les jeunes ont peur de participer à ce greenwashing qui a trait dans certaines grandes entreprises. Il y a un vrai enjeu pour recréer ce lien de confiance entre les jeunes et les organisations.
Pour ce faire, nous
prônons la transparence des organisations, nous les encourageons à dire ce
qu’elles font et ce qu’elles ne font pas encore. Il faut savoir prendre des
risques, essayer, tâtonner, même si ce ne sont pas des manières que l’on a appris
à faire. Nous avons envie de dire aux entreprises qu’il faut faire confiance
aux jeunes. Car, au vu des menaces qui pèsent sur les ressources et le climat
notamment, on ne sait pas de quoi demain sera fait, et ces entreprises risquent
de prendre la vague de plein fouet et mettre en péril leur activité.
S'inscrire à l'événement "Inventons le monde du travail de demain" du 30 septembre au Palace -18h
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