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Pierre Minier est le fondateur de l'agence digitale Ouest Médias qui fêtera ses 20 ans cette année. En 2017, il décide de transférer son agence de Nantes à Saint-Nazaire. Malgré un rythme de travail soutenu, cet emplacement en bord de mer lui permet de concilier vie professionnelle et activités nautiques.
Au départ, l’idée était de quitter Paris pour me rapprocher de mes origines. Je suis arrivé revenu à Nantes en 2002 où j’ai créé une agence de presse photo en région spécialisée dans le sport et j’ai utilisé les contacts que j’avais à Paris. J’arrivais de chez Hachette, grand groupe de la presse parisienne. Mes premiers partenariats ont été scellés avec des clubs de foot professionnel du grand ouest, des quotidiens nationaux et locaux dont Presse-Océan, et pour la correspondance avec le journal l’Equipe pendant 7 ans, où nous couvrions toute l’actualité sportive du Havre jusqu’à Bordeaux. Nous avons suspendu cette activité avec la crise de la presse.
A partir de 2015, pendant toute une année, j’ai commencé à réfléchir à la transformation de l’entreprise, pour aboutir à sa transformation numérique, en positionnant la question des contenus au centre de la stratégie digitale. J’avais gardé en tête cette phrase de Christian Guellerin, directeur de l’Ecole de Design de Nantes : « La transformation numérique, c’est comment faire autrement ce que l’on fait depuis toujours ».
J’ai commencé par aller voir des TPE, comme moi. Mais, à l’époque, elles n’étaient pas acculturées et ne voyaient pas l’intérêt d’un site internet et d’une stratégie digitale. Il a fallu un peu de temps pour trouver nos clients. C’est grâce à un premier contact avec l’entreprise nantaise Sigma que tout a vraiment démarré commencé en 2017 avec l’audit de leur site internet, les recommandations et la production de contenus..
Avec ma femme, notre projet de vie était de venir nous installer en bord de mer une fois que les enfants seraient grands. Nous avons vendu notre maison à Nantes fin 2016 et avons acheté à Pornic où nous nous sommes installés en mai 2017. Les aller-retours quotidiens devenant trop compliqués, nous avons cherché où implanter l’entreprise. Le choix de Saint-Nazaire s’est fait à travers la rencontre avec l’équipe de la Carene à Saint-Nazaire qui m’a rapidement proposé de participer aux Audacity Awards. Et nous avons été vainqueurs dans la catégorie « Transformation numérique » pour un projet de recherche européen en réalité virtuelle. Nous avons alors installé nos bureaux dans le coworking de La Ruche avant de déménager dans nos propres bureaux dans la Zone de Brais.
Nous avons deux pôles d’activités : le digital avec 7 personnes et le pôle photo avec 5 free-lances piloté par ma femme. Nos salariés habitent à Nantes, Saint-Nazaire ou entre les deux, et sont en télétravail deux à trois jours par semaine. Nos clients, des grosses PME et ETI, opèrent souvent dans le domaine de l’innovation et l’industrie, et sont en majorité situées à Nantes, Rennes, Angers, à Dijon, à Paris. Et depuis quelques mois à Saint-Nazaire, avec Geps Techno et Akajoule sur des approches globales (stratégie digitale et éditoriale, sites internet).
Avant de prendre une entreprise comme cliente, nous appréhendons toujours sa sensibilité RSE. Les engagements sont alors réels et les relations sont beaucoup plus saines.
Ici, c’est le numérique couplé à l’industrie avec le Technocampus Smart Factory (la 3D) notamment. Beaucoup d’entreprises sont sous-traitants des grands donneurs d’ordre, qui rencontrent eux aussi des problématiques de transformation numérique. Par ailleurs, on compte aussi une grosse communauté de freelances dans le numérique, des personnalités parfois connues à l’échelle nationale comme Carole Laimay, experte reconnue de l’UX design. Nous sommes très aussi actifs pour notre part dans la digitalisation de la formation, des modules interactifs, à l’instar des jumeaux numériques de postes biométhane que nous avons créés pour GRDF (Energy Formation), ou des Mooc, dont l'un sur les cellules souches, pour l’Université de Nantes
Pas forcément. J’ai récemment passé une annonce de chargé de projets éditoriaux et les candidatures sont arrivées de toute la France. Dans l’équipe, nous avons une ingénieure pédagogique qui travaillait auparavant pour une startup nantaise, et avons engagé récemment une directrice artistique. Nous sommes en recherche d’un développeur pour le second semestre 2022.
Ma journée type, c'est debout à 5h30 et les derniers mails traités parfois à 22h30 avec un jour de repos par semaine. Je travaille entre 70 et 80h/semaine. La voile m'apporte une respiration, surtout en ce moment entre 18h et 20h, en fonction des marées et du vent. C'est bien la croissance de l'entreprise (+60 % sur ce 1er semestre 2022 vs 1er semestre 2021 qui fixe le tempo).
Certains de mes collaborateurs vont nager tous les soirs et je pratique pour ma part régulièrement le windfoil (planche à voile avec un foil). Nous avons le nez sur les marées et les conditions météo. On se retrouve souvent avec d’autres entrepreneurs sur l’eau à partir de 18h. Ici, tout est plus simple. J’adore la plage de Mr Hulot à Saint-Marc et j’adore les villes-ports, voir passer les gros bateaux.
Saint-Nazaire connaît une profonde transformation, avec l’ouverture prochaine de la Maison de l’Entreprise à l’entrée de la ville, et aussi celle du Paquebot numérique, bâtiment totem qui va accueillir la communauté Frenchtech Saint-Nazaire La Baule à partir du mois de septembre 2022.
Quand on vient du sud Loire, et que l'on passe le pont de Saint-Nazaire, à droite, c’est un peu l’ancien monde carboné avec le terminal méthanier, la raffinerie et quand même General Electric ; à gauche, c’est le nouveau monde avec la voile rigide SolidSail développée par les Chantiers de l’Atlantique qui équipera bientôt le navire Neoline pour le transport à la voile, le parc éolien en mer, on regarde vers le large, vers l’horizon. Quand on habite en bord de mer, on est plus en prise avec les éléments naturels, l’urgence climatique semble plus palpable...
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