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Artisans, entrepreneurs, ils font partie du réseau collaboratif des makers. Face à la crise du COVID-19, ils ont su faire preuve d’une forte réactivité et d’une grande capacité à se fédérer pour fabriquer masques et visières pendant la crise du COVID-19. Retour sur quelques-unes de ces initiatives à Nantes et Saint-Nazaire.
A Saint-Nazaire, tout a commencé dès la première semaine de confinement par un contact à l’association Bluelab qui héberge le fablab local. En une nuit, Damien Henry, le directeur du fablab de Saint-Nazaire a établi une plateforme collaborative numérique pour raccorder les commandes des soignants et les capacités d’impression des makers par zone géographique, puis le Blue lab s’est successivement transformé en -QG des opérations, -en labo de recherche, -en base logistique, -en unité d’assemblage, et -en lieu d’expédition. « Au début, nous étions 15, puis 30, puis des centaines », précise Marc Pouly, secrétaire de l’association et directeur de l’école d’ingénieurs CESI à Saint-Nazaire.
« Le réseau des Visières de l’Atlantique a fait l’objet d’un immense élan de solidarité sur le territoire nazairien, mobilisant des communautés comme Plage Web ou les Soignants de l’Atlantique, de nombreux makers bénévoles, des écoles et des entreprises locales comme Third, GE, IDEA, Man, les Chantiers de l’Atlantique ou la scop Macoretz ». Les particuliers ont massivement participé à la cagnotte mise en ligne. Au total, ce sont quelques 6000 visières qui ont déjà été fabriquées et distribuées pour 70% à des soignants et pour 30% à d’autres professionnels, comme des entreprises industrielles locales, qui avaient besoin de se fournir rapidement.
Pendant ce temps, à Nantes, c’est à l’initiative de 5 entrepreneurs nantais que naît le collectif « Makers for Life ». Très rapidement, ils parviennent à fédérer autour d’eux makers, chercheurs de l’Université de Nantes, professionnels de santé et ingénieurs. Dans les locaux du coworking Le Palace, ils se mettent à prototyper et produire un respirateur artificiel pour combattre l’insuffisance respiratoire liée au Covid-19. C’est ensuite grâce au soutien des collectivités locales, dont la métropole de Nantes, que cette mobilisation hors pair va même aller jusqu'à permettre la mise en fabrication à plus grande échelle dans l’industrie le respirateur artificiel MakAir.
Récemment installés dans les locaux de la manufacture collaborative
Make Ici au cœur de la caserne Mellinet à Nantes, Yann Lebleu et Pierre
Lebreton avaient déjà monté une petite affaire autour de l’impression
3D. Leur studio Dulse avait pour objet d’allier le recyclage de déchets
plastique à l’impression 3D. Afin de participer au combat contre le
Covid-19, Dulse a mis à disposition ses compétences et ses outils afin
de produire et concevoir des supports de visières pour le CHU de Nantes,
des EHPAD, des auxiliaires de vie, etc. Petit à petit, ils récupèrent
une vingtaine d’autres imprimantes 3D auprès de nombreux acteurs nantais
et lancent une cagnotte qui leur permet d’acheter du filament, la
matière première nécessaire aux imprimantes 3D. Au total, ils ont à ce jour produit 2500 visières gratuitement pour les soignants. Depuis, des
entreprises se tournent vers eux pour passer commande, ce qui leur permet enfin de se rémunérer.