">
Pendant la crise sanitaire, les pharmaciens se sont retrouvés sur le front et ont mesuré l’urgence à accélérer leur transition numérique. L’entreprise nantaise Valwin était à leurs côtés pour leur faciliter le quotidien. Rencontre avec Camille Freisz, CEO et co-fondatrice de Valwin.
« Alors que les pharmaciens d’officine étaient submergés de demandes durant la crise sanitaire, Valwin a mis à disposition de toutes les pharmacies de France le service de scan d’ordonnances gratuitement », témoigne Camille Freisz, CEO et co-fondatrice de Valwin. « Cela nous a permis de valider un usage qui tardait à se mettre en place. Depuis sept ans, nous évangélisions les pharmaciens à la e-santé. Là, les professionnels se sont rendu compte des gains possibles pour eux : l’intérêt de récupérer les ordonnances numériquement, sur une plateforme sécurisée et de proposer du click and collect aux clients. D’après leurs retours, le chiffre d’affaires généré par le click & collect a connu une croissance record en avril : il a été multiplié par 26 ! Perçu initialement comme une contrainte, le numérique s’est alors imposé comme un facilitateur dans la relation entre le patient et le pharmacien ».
Pharmacienne de formation, un peu touche-à-tout, Camille Freisz a travaillé en officine et a fait son stage hospitalier dans un service oncologique pour étudier les effets indésirables liés à la chimiothérapie des patients. Elle a ensuite eu l’opportunité de travailler chez Vidal, la référence nationale en base de données pour les professionnels de la santé. Elle y découvre les logiciels de santé, la Tech et la e-santé.
« J’ai appris à coder et à développer, sans prétention,mais simplement parce que je voulais comprendre comment ça marche. J’ai alors accompagné les éditeurs de logiciels santé sur la digitalisation des professionnels de santé. Rapidement, je me suis rendu compte qu’il y avait un problème récurrent de coordination de l’information et qu’il manquait des outils collaboratifs numériques, non seulement entre professionnels de santé, mais également entre les patients et les professionnels de santé ».
Elle crée alors Valwin en novembre 2013 avec deux ingénieurs centraliens, Jonathan Winandy et Alexis Gueganno. « C’est cette année-là que la réglementation autorisait les pharmacies à avoir un site internet. Il y avait tout à inventer à l’époque. Les pharmaciens ne pouvaient pas se contenter de simples sites de e-commerce. Valwin a imaginé une plateforme de services beaucoup plus vastes, dont le scan d’ordonnances, le Click and Collect, mais aussi la délivrance de conseils et une brique de coordination entre les acteurs de santé ».
« Comme beaucoup de sociétés, nous avons été impactés négativement par la crise Covid-19, mais nous poursuivons notre croissance malgré ces trois mois de parenthèse ». Valwin compte un effectif de 35 personnes dans ses locaux du quai de la Fosse à Nantes et prévoit de maintenir le recrutement de dix personnes d’ici à la fin de l’année, principalement pour des postes de commerciaux et de développeurs.
« Nous restons optimistes pour la suite. Ce sentiment est d’ailleurs renforcé par le fait d’évoluer dans un écosystème particulièrement dynamique et bienveillant à Nantes, avec des gens accessibles, facilitateurs, qui ont envie que les start-ups réussissent. Ici, les offres d’incubateurs et d’accélérateurs sont nombreuses, le secteur bancaire comprend les problématiques des start-ups, et nous avons pu bénéficier d’accompagnements précieux, de la CCI et du Startup Palace par exemple, ou de Nantes Saint-Nazaire Développement pour trouver des locaux. On s’est toujours sentis épaulés, soutenus, compris. Ici, il y a de la simplicité et une grande accessibilité des acteurs économiques. Et le fait que la ville de Nantes soit vice-présidente du Réseau français des Villes-Santé de l’Organisation Mondiale de la Santé est prometteur pour booster la filière de la e-santé ».