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Beefutures : la tech au chevet des abeilles et de la biodiversité

Beefutures : la tech au chevet des abeilles et de la biodiversité

Après cinq années de R&D à Nantes, Beefutures démarre la commercialisation de ses solutions d’analyse de la biodiversité par l’observation des abeilles. Ces innovations s’inscrivent dans un programme ambitieux baptisé « Onibi World Observation », dédié aux entreprises soucieuses d’améliorer leur impact sur le vivant.


Le rôle crucial des abeilles dans notre écosystème n’est aujourd’hui plus à démontrer. Indispensables à la pollinisation, « elles sont en outre de véritables indicateurs de la biodiversité », affirme Anthony Gourde, cofondateur et directeur de Beefutures France. Sous la marque ONIBI, l’entreprise développe des solutions technologiques d’analyse de la biodiversité à partir de la surveillance de ruches installées sur des terres agricoles.

Ruches connectées et intelligence artificielle

Ce « biomonitoring » s’opère par une base connectée fixée à la ruche, qui recueille tout un panel de données au moyen de capteurs et d’une caméra. Flux des insectes, entrée et sortie du pollen, taux d’humidité, poids, température… : ces informations permettent non seulement d’évaluer l’état de santé de la colonie, mais aussi de qualifier l’environnement de la ruche, comme la diversité des ressources, ou la qualité de l’air et du sol, notamment en détectant la présence de produits chimiques. Analysées par une solution d’intelligence artificielle, ces données permettent d’établir un rapport détaillé sur la biodiversité environnante et d’identifier des pistes concrètes d’amélioration, comme la plantation d’une haie ou l’introduction de nouvelles espèces. 

Les entreprises, actrices de la biodiversité

Le dispositif repose à la fois sur les cultivateurs, pour l’accueil des ruches connectées sur leurs terres, et sur des entreprises, engagées financièrement via un partenariat baptisé « Onibi World Observation » (OWO). « Nous nous adressons en particulier aux entreprises soumises à la directive européenne « Corporate Sustainability Reporting Directive » (CSRD), qui fixe de nouvelles obligations de reporting extra-financier, notamment en matière de biodiversité ». 

Le rapport d’analyse est ainsi remis conjointement au propriétaire du terrain et à l’entreprise partenaire. « Les agriculteurs se montrent particulièrement réceptifs et soucieux d’améliorer la biodiversité sur leur terre. Un environnement favorable aux insectes pollinisateurs s’avérera d’autant plus bénéfique pour les cultures. C’est un cercle vertueux ! »

Nantes, terre d’origine, de recherche et d’expérimentation

La démarche a déjà fait ses preuves auprès de viticulteurs près de Nantes, lieu étroitement lié à l’histoire de Beefutures. L’entreprise est en effet née de l’envie d’un petit-fils d’apiculteur nantais, Christophe Brod, de perpétuer une passion familiale pour les abeilles. S’il vit en Norvège, c’est à Nantes, dans la maison de son aïeul, qu’est installé le plus gros des équipes, à savoir une dizaine d’ingénieurs, techniciens et spécialistes du vivant. Pendant cinq ans, ils et elles ont planché pour développer les solutions technologiques qui commencent tout juste à être commercialisées. 

À ce jour, Beefutures a installé une centaine de ruches connectées : en France, mais aussi en Europe et aux États-Unis. « Il faudrait idéalement équiper 50 000 ruches pour cartographier la biodiversité de la France », précise Eric Bibollet, ancien dirigeant et cofondateur de la startup nantaise Wiztivi, qui vient de rejoindre Beefutures en tant que responsable de la stratégie de développement. 

L’innovation au service de l’agriculture régénératrice

En parallèle du lancement de la commercialisation, Beefutures poursuit ses recherches afin de proposer des réponses aux problèmes de l’apiculture et du vivant. La base connectée permet déjà une solution alternative aux traitements chimiques pour lutter contre le varroa, parasite responsable de l’augmentation de la mortalité des abeilles, par une élévation maîtrisée de la température de la ruche. Beefutures s’est par ailleurs associée aux travaux d’un chercheur britannique de l’UCL (University College London) pour améliorer significativement la santé des abeilles et leur résilience grâce aux bienfaits de la lumière infrarouge, une innovation brevetée qui pourrait bien asseoir Beefutures comme un acteur majeur de l’agriculture régénératrice. 


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